Face à l’inflation et aux préoccupations croissantes sur le pouvoir d’achat, la question du prix est plus que jamais au cœur des choix de consommation. Mais derrière un prix bas affiché en rayon, que paie-t-on vraiment ? La Quinzaine du commerce équitable 2025 propose de questionner la valeur réelle des produits que nous consommons et d’en comprendre les impacts cachés sur les producteur·rices, l’environnement et la société.
Un prix attractif ne signifie pas forcément une bonne affaire. Derrière les étiquettes, on trouve trop souvent des réalités invisibilisées : des agriculteur·rices sous-payé·es, des conditions de travail précaires, des cultures intensives polluantes favorisant la déforestation, une répartition inégale des richesses et des conséquences sanitaires lourdes. En 2023, ces « coûts cachés de notre alimentation » ont été estimés à 177 milliards de dollars au niveau mondial (1), incluant la dépollution des eaux, les aides aux agriculteur·rices en difficulté et les dépenses de santé publique.
Le modèle agricole et alimentaire dominant génère des impacts majeurs (2) :
La Quinzaine du commerce équitable 2025 met en lumière la nécessité de repenser notre rapport au prix et de promouvoir un modèle plus équitable. Payer un prix juste, c’est investir dans une agriculture respectueuse des humains et de la planète, où chacun est gagnant. 💡🌍🤝
Un prix juste, associé à un engagement sur la durée, garantit aux producteur·rices des conditions de vie dignes tout en leur permettant d’investir dans des pratiques agroécologiques. Que ce soit dans les filières internationales (café, cacao, bananes…) ou françaises (blé, lait…), les contrats de commerce équitable assurent un revenu stable en s’appuyant sur une rémunération couvrant les coûts réels de production.
Mieux rémunérer les producteur·rices, c’est leur donner les moyens d’adopter des pratiques plus vertueuses, sans pesticides et respectueuses de notre bien-être. Aujourd’hui, 80% des produits issus du commerce équitable sont aussi labellisés bio. Un bénéfice pour la santé des producteur·rices comme pour celle des consommateur·rices !
Les filières de commerce équitable jouent un rôle clé dans la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Grâce aux contrats pluriannuels et aux primes de développement, les producteur·rices peuvent investir dans des pratiques favorisant la régénération des sols, la restauration des écosystèmes et la lutte contre la déforestation. Par exemple, dans la filière cacao, ces engagements commerciaux assurent une production stable, évitant ainsi l’expansion sur de nouvelles parcelles et limitant la déforestation.
Le prix affiché en magasin résulte de la répartition des marges tout au long de la chaîne d’approvisionnement et, même lorsqu’il est élevé, il ne profite pas toujours aux producteur·rices. Par exemple, la récente flambée des prix du cacao ne garantit pas un revenu durablement décent aux cultivateur·rices. À l’inverse, en France, lors de l’inflation du prix du blé, les agriculteur·rices bénéficiant de contrats de commerce équitable ont été bien moins impacté·es, car leur rémunération est basée sur les coûts réels de production et non sur la volatilité des marchés financiers. Mieux informer les consommateurs sur la répartition des prix leur permet de faire des choix plus justes et responsables. En comprenant où va l’argent dépensé, chacun peut devenir un acteur du changement et soutenir un modèle économique qui garantit des revenus dignes aux producteur·rices tout en encourageant des pratiques agricoles durables. La transparence est un levier essentiel pour construire une économie plus équitable et redonner du pouvoir aux consommateur·rices.
Ensemble, déconstruisons les idées reçues et prouvons qu’un commerce plus juste est non seulement possible, mais existe déjà grâce au commerce équitable !