10 questions que vous vous posez sur le commerce équitable !

1. Le commerce équitable participe-t-il à la lutte contre le dérèglement climatique ?

OUI ! Notre assiette est à l’origine d’¼ des émissions mondiales de gaz à effets de serre (Giec, 2018). Il y a donc urgence à réduire le bilan carbone de notre alimentation en transformant les modes de production agricole et le contenu de nos assiettes ! Au-delà de l’atténuation des gaz à effet de serre, l’adaptation des modes de production est un enjeu majeur pour que les producteurs – en première ligne des catastrophes climatiques – puissent s’adapter !

Comment le commerce équitable agit-il pour accélérer la transition agroécologique ? En donnant les moyens économiques aux producteur.ice.s d’investir dans le changement : les entreprises engagées dans le commerce équitable garantissent un revenu décent aux producteurs.ice.s, basé sur les coûts réels de production, pas sur le cours de la bourse !  Les engagements commerciaux sont construits sur la durée et un fonds de développement permet de financer des projets collectifs. Les producteur.rice.s ont alors les ressources et la visibilité économique nécessaire pour sauter le pas et investir dans des pratiques plus résilientes face aux dérèglements climatiques. En France, la sécurité économique du commerce équitable a permis d’accélérer les conversions de fermes en bio, voir même de développer des pratiques allant au-delà du bio. 

 Pour aller plus loin : En savoir plus sur les filières françaises de commerce équitable

2. Pour bien faire, ne faudrait-il pas arrêter de consommer des produits importés ?

Selon les denrées, la production locale n’est pas toujours suffisante pour répondre à la demande de consommation des Français (ex: le riz de Camargue). Dès lors, une partie doit être importée. De plus, certains produits de base de notre alimentation quotidienne ne sont pas produits en France (comme le café, le cacao, les bananes etc.)

Dans ces cas là, la solution n’est pas tant de supprimer les échanges mais de lutter contre les conséquences sociales et environnementales néfastes d’un commerce international qui ne permet pas aux plus pauvres de vivre dignement, ni d’adopter des pratiques leur permettant de protéger leur environnement. En somme, la concentration des richesses dans les mains de quelques uns se fait au dépend des droits humains, de la préservation de l’environnement et de risques sanitaire importants. 

Le commerce équitable est une alternative concrète et positive au commerce mondial dominant. 

Choisir des produits issus du commerce équitable, c’est défendre une économie respectueuse des droits économiques, sociaux culturels et environnementaux.

Pour aller plus loin : Découvrir l’exemple du café

3. Commerce équitable et bio, ça peut aller ensemble ?

La question des modes de production durables est au coeur de la démarche du commerce équitable. 

En France, 84% des produits du commerce équitable issus des filières internationales sont bio !  Concernant les produits du commerce équitable origine France, en 2019, près de 50% avaient la double-labellisation équitable et bio. Que ce soit pour les filières françaises de commerce équitable, ou les filières internationales, la convergence entre les labélisations équitables et bio sont en constante progression !  Un chiffre en constante progression ! Une étude sur les filières de commerce équitable en France démontre que la sécurité économique du commerce équitable a permis d’accélérer les conversions de fermes en bio, et même de développer des pratiques allant au-delà du bio – comme par exemple nourrir les vaches laitières bio avec une alimentation 100% française, en supprimant toutes les importations de soja !

4. Commerce équitable et local, ça s'oppose ? NON

Bio, local, équitable : les modes de consommation responsables ne s’opposent pas. Bien au contraire : ils sont complémentaires ! Changer ses modes de consommation vers plus de local, OUI mais à condition que le local dont on parle privilégie des modes de production rémunérateurs pour les producteur.rice.s et respectueux de l’environnement . Bonne nouvelle : le commerce équitable origine France, ça existe !

Le local ne veut pas dire forcément bon pour la planète.

Les pratiques conventionnelles de l’agriculture en France, même locales,  ne sont pas toujours durables !  L’utilisation d’intrants chimiques fortement émetteurs de gaz à effet de serre, ou encore la déforestation importée liée à l’importation de protéine animales comme le soja pour l’élevage contribuent de manière significative à l’empreinte environnementale des modes de production conventionnels.  

Le  commerce équitable, au Nord comme au Sud, favorise l’adoption de modes de production peu polluants, économes en intrants et diversifiés. Ainsi, des études comparatives ont même montré qu’un sucre de canne équitable du Paraguay avait un impact environnemental plus faible qu’un sucre de betterave du Nord de la France et ce, malgré l’empreinte carbone du transport !

Et production locale ne veut pas dire production équitable ! 

La production locale ne garantit pas nécessairement un prix rémunérateur pour les producteur.trice.s. Plus d’un tiers des producteur.rice.s français.e.s vivent avec moins de 400 € par mois ! Le commerce équitable est également une nécessité pour garantir des revenus décents aux producteurs locaux ! 

5. Comment peut-on agir sur la pollution liée au transport de produits sur d'aussi longue distance ?

Réduire l’impact du transport des produits, c’est possible ! Le transport des produits de commerce équitable passe par des importations groupées ET par bateau -l’un des moyens de transport les moins polluants – pour réduire davantage l’impact écologique. C’est par ailleurs le transport routier en France qui constitue la plus grande source de pollution liés aux transports – quelle que soit la provenance des produits. 

En outre, plusieurs initiatives de transports à la voile transatlantiques se sont développées ces dernières années et expérimentent des alternatives avec les entreprises de commerce équitable !

6. Le commerce équitable existe-t-il pour des produits français ?

OUI ! Depuis la loi sur l’Economie sociale et Solidaire de 2014, le commerce équitable s’applique aussi aux filières françaises. Le projet du commerce équitable en France est de repenser le modèle économique pour soutenir les agriculteur.rice.s et accélérer la transition agroécologique des modes de production et ainsi permettre une alimentation durable pour les français.e.s.

Pour aller plus loin : En savoir plus sur les filières françaises de commerce équitable

7. Comment justifier le coût des produits issus du commerce équitable et bio ?

Oui, les produits issus du commerce équitable sont généralement plus chers. Néanmoins à qualité égale, la différence de prix diminue.

Et puis, cela dépend ce que l’on entend par coût ! Les produits à bas coût pour les consommateur·rice·s sont trop souvent générateurs d’inégalités et destructeurs pour la planète (pesticides, engrais azotés, salaires indécents, travail des enfants,…). C’est ce qu’on appelle les coûts cachés qui sont ensuite reportés sur la société (dépollution des eaux, aides aux agriculteur·trice·s , santé publique etc.). Finalement, les prix pas chers, nous coûtent très cher !

Les bonnes pratiques d’un produit équitable et bio ont un coût positif pour la société : une rémunération juste notamment pour les travailleurs les plus vulnérables, des techniques de production agroécologiques et non mécanisées (nécessitant de la main-d’oeuvre supplémentaire), le recours à une certification (label) pour garantir le respect des normes sociales et environnementales de manière transparente et contrôlée… Un produit discount n’inclut pas ces charges ! 

Aussi, Commerce Équitable France plaide pour renforcer les soutiens à l’engagement des entreprises dans la transition écologique et sociale afin de rendre les produits à haute valeur sociale et environnementale plus accessibles pour tous les consommateurs.

8. Comment adopter des modes de consommation responsables tout en maîtrisant son budget ?

Des solutions existent ! On peut par exemple réapprendre à cuisiner pour consommer moins de plats préparés, souvent chers et de basse qualité. Pensez également à privilégier les fruits et légumes de saison qui sont moins chers. Une autre astuce est de diminuer sa consommation de viande, en se tournant plutôt vers les légumineuses et les céréales complètes : c’est moins lourd pour votre porte-monnaie et bénéfique pour l’environnement ! 

Acheter équitable et bio en vrac coûte aussi souvent moins cher au kilo puisqu’on ne paie pas l’emballage. En plus, ça  permet de n’acheter que ce dont on a besoin à un instant T, ce qui réduit le gaspillage alimentaire : jeter de la nourriture, c’est aussi jeter de l’argent. Il ne s’agit pas de changer toutes ses habitudes d’un coup :  chaque petit pas pour transformer sa consommation au quotidien compte pour s’engager pour demain ! 

Pour aller plus loin : un petit guide pour vous aider à repérer les sources de protéines végétales.

9. Comment le commerce équitable accompagne-t-il le changement des modes consommation ?

Informer les citoyens sur l’impact de leurs actes d’achat est essentiel pour accompagner le changement à grande échelle de nos modes de production et de consommation. La transparence et l’implication des citoyens sont au cœur des engagements du commerce équitable, c’est bien pour ça que la Quinzaine du commerce équitable a lieu chaque année depuis maintenant 22 ans ! 

Mais favoriser le commerce équitable ne devrait pas relever de la seule responsabilité des consommateurs. Les acteurs du commerce équitable mènent des campagnes ainsi qu’un travail de plaidoyer auprès des décideurs publics visant à faire modifier les règles du commerce conventionnel et faire que les principes du commerce équitable deviennent la norme, pas une exception !

10. Le commerce équitable concerne-t-il aussi des produits non-alimentaires ?

OUI ! D’autres produits sont concernés par le commerce équitable : le tourisme, l’artisanat, les fleurs, les produits cosmétiques, le textile. S’engager dans un mode de consommation équitable et durable, c’est aussi prendre en compte tout notre environnement. Plusieurs entreprises françaises proposent des produits issus du commerce équitable non alimentaires : par exemple, Altermundi et Artisans du Monde proposent de très belles pièces d’artisanat (bijoux, vaisselle, vêtement et autre objet pour la maison…) qui sont réalisés la plupart du temps dans une logique d’économie circulaire, en plus du respect des droits des travailleurs et de l’insertion sociale par le travail.