"Consommer local" : l'arbre qui cache la forêt
Oui, consommer local, bio et équitable, c’est l’idéal ! De façon générale, les consommateur·rice·s choisissent et privilégient la proximité. Le local a le vent en poupe car il est associé (à tort !) à la fraîcheur des produits issus de circuits courts, et à la valorisation des “petits producteurs”. Au contraire, les produits issus du commerce équitable sont délaissés car ils soutiennent les producteur·rice·s des pays du Sud et renvoient par conséquent, dans l’esprit des consommateur·rices·s, à une empreinte carbone plus élevée liée au transport.
Or, l’inverse est souvent vrai. N’en déplaise aux “locavores”, le local n’est pas toujours bon pour la planète : les produits agricoles locaux issus de différents modes de production et modèles économiques intensifs sont très polluants, plus que les produits issus du commerce équitable dont les modes de production sont très peu mécanisés, très économes en intrants et très diversifiés.
Des études comparatives ont même montré qu’un sucre de canne équitable du Paraguay avait un impact plus faible (en bilan carbone) qu’un sucre de betterave du Nord de la France et ce, malgré l’empreinte carbone du transport !
Local ne veut pas dire relations commerciales équitables pour celles et ceux qui produisent : rien ne garantit un prix rémunérateur pour les producteur·rice·s, en l’absence d’un label de commerce équitable.
Grâce aux commerce équitable “origine France”, consommer local ET équitable ET bio, c’est possible pour de plus en plus de produits ! La consommation dite « responsable » englobe différents modes de consommation qui ne s’opposent pas mais se complètent : commerce équitable, vrac, bio, circuits courts, etc.
L’édition 2023 de la Quinzaine du commerce équitable célèbre « les valeurs qui nous rapprochent », d’un bout à l’autre de la planète. En rendant visible l’histoire qui se cache derrière chaque produit, le commerce équitable poursuit une démarche transparente et responsable auprès des producteur·rice·s et des consommateur·rice·s. Il complète ainsi les engagements du “consommer local” en rémunérant les producteur·rice·s au juste prix, et en facilitant la transition vers l’agriculture biologique.
En France ou au Bénin, l’équité gagne du terrain !